Interview de Vincent Desanglois,
Chef de Projet Digital

Pouvez-vous nous parler de votre métier ?

Je suis Chef de projet digital. Mon rôle consiste à suivre la vente du projet jusqu’à la livraison du projet et d’assurer sa maintenance. Je m’occupe donc du suivi avec les équipes internes et le client en jouant un rôle d’interface entre les deux. Notre objectif : livrer en temps et en heure, respecter les coûts et tenir le client informé des avancements.

Comment êtes-vous devenu Chef de Projet Digital

Initialement j’ai fait une formation à Paris la Défense au sein de l’IIM (L’Institut de l’Internet et du Multimédia). Cela m’a permis de voir tous les aspects du digital, mais aussi le développement, la création graphique, etc. De mon côté, j’étais plus orienté vers le web traditionnel. C’est suite à un premier stage que j’ai pu intervenir sur de la gestion de projet et cela m’a beaucoup plu.

Quelles sont vos missions principales ?

Cela dépend des entreprises dans lesquelles vous évoluez. Vous pouvez être amené à avoir un gros volume de missions, mais, si vous travaillez dans de grandes entreprises, vos missions seront réduites aux aspects livraison, planning et coût. Sur mon poste, j’ai la chance d’avoir la liaison avec les équipes techniques, donc les développeurs, mais aussi les équipes créatives. Avec les clients, nous allons aussi organiser des ateliers de conception UX. Je dois également m’occuper de la partie recettes après avoir budgété. Mis à part la gestion des plannings, je m’occupe de la gestion des prestataires de la formation client pour qu’il sache comment utiliser l’outil. Enfin, il y a la partie conception qui est à suivre avec le client.
Dans l’imaginaire collectif, le chef de projet est uniquement derrière son bureau, mais ce n’est pas le cas. J’ai eu plusieurs fois l’occasion d’aller sur de gros salons et de passer une journée avec les clients. Cela donne une autre dimension au poste et nous permet, justement, de sortir de nos bureaux. Sur un salon, nous avons le feedback direct des clients et les personnes qui s’arrêtent pour prendre des photos. C’est vraiment sympa et cela nous offre une autre vision.

Quelles sont les qualités que vous mobilisez pour ce poste ?

Déjà, il faut savoir adapter son discours en fonction du client et des équipes internes. Au-delà de savoir-être organisé (un prérequis dans ce métier), il faut apprendre à ne pas dire non, mais, au contraire, à être à l’écoute de ses équipes et à les comprendre. Le discours ne va pas être le même face à elles et aux clients. Quand je parle de s’adapter, ce n’est pas uniquement en termes de communication, mais aussi dans la façon dont on aborde un projet, car un chef de projet peut très bien intervenir sur des sujets qu’il ne connaît pas. Il faut alors savoir déléguer et s’appuyer sur les autres.

Si vous deviez définir votre métier en un mot ?

Je dirais organisation parce que, pour moi, c’est la base même du métier.

Chaque métier a son jargon, quel est le vôtre ?

De mon côté, ce sera davantage du jargon technique. Par exemple CMS qui est très utilisé lorsqu’on touche au site web, mais, aussi, framework. Ce sont des librairies de codes qui vont permettre de développer plus facilement sur des bases existantes. Après il y a les anglicismes de type "rétroplanning" ou “Kick off”, mais aussi “tunnel de calls”.

Si vous ne deviez donner qu’un seul conseil pour réussir ?

L’investissement. Il faut être curieux sur plein d’autres sujets. Par exemple, un chef de projet n’est pas designer, mais il peut s’intéresser à ce qui se fait. Donc il faut faire un peu de veille sur les nouvelles gammes de design. C’est important de télécharger les nouvelles applications et de les tester. Cela peut prendre du temps en dehors de ses heures de travail, mais je pense que pour être à l’aise, même devant le client, il faut savoir de quoi l’on parle. Moi, je ne suis pas du tout technique : c’est quelque chose qui est venu après et j’ai dû monter en compétences sur certains sujets pour être plus expérimenté. Ce sont les recherches ou encore les erreurs qui vont vous permettre de vous améliorer. C’est sûr qu’après vous ne referez pas la même erreur.

Une anecdote à nous raconter ?

Pour l’euro féminin, notre équipe technique avait réalisé une plateforme qui mettait en avant les résultats. Par rapport à la timeline du match, sur les 90 minutes (ou plus) nous mettions, en parallèle, l’activité des personnes sur Twitter. Il était alors possible de voir le nombre de tweets postés pendant le match et ceux qui étaient le plus relayés. Cette plateforme a été développée en interne pour notre propre usage, pas pour un client, mais parce que cela nous intéressait. C’est un projet que l’équipe a monté en quatre jours sur un peu plus qu’un week-end. Cela représente de l’investissement là aussi, car l’Euro se déroule en 2 phases, mais nous ne savions pas jusqu’où allait aller la France. En bonus, cela nous a permis de suivre les matchs, car nous étions vraiment derrière l’écran.